Si les conditions météorologiques sont
favorables, l’Agence spatiale américaine donnera son feu vert au
lancement samedi de Curiosity, le rover de la mission Mars science laboratory. Elle devrait décoller à 16 h 02, heure française, depuis Cap Canaveral sur un lanceur Atlas 5 et atterrir sur Mars, en août 2012.
Curiosity est un rover deux fois plus long et cinq fois plus lourd que les deux précédents rovers de la mission Mer de la Nasa (Opportunity et Spirit). C’est « l'équipement le plus grand et le plus complexe jamais envoyé sur la surface d'une autre planète », affirme Doug McCuistion, le directeur du programme d'exploration martien à la Nasa.
Détails de la mission Mars Science Laboratory. © idé
L’engin porte dix instruments et un mât muni de caméras et d'un laser
pour étudier des cibles jusqu’à une distance de 7 m. Mieux encore, il
possède également un bras articulé de 2,1 m capable de forer jusqu’à 6
cm dans la roche et d'en extraire des matériaux, ce qui n’a encore
jamais pu se faire sur Mars.
La
mission primaire doit durer au moins une année martienne (deux années
terrestres), pendant laquelle Curiosity couvrira une distance totale
d’environ 20 kilomètres. © Nasa/Frankie Martin
Cette mission d’environ 2,5 milliards de dollars a
été réalisée avec l’aide de partenaires en Allemagne, au Canada, en
Espagne, en France et en Russie. L’Espagne fournit une des trois antennes de communication et la station météorologique REMS (Rover Environmental Monitoring Station).
Quant à la France, elle a collaboré à la mise au point de deux
instruments et participera aux opérations à la surface de Mars en temps
réel. Enfin, le Canada fournit la sonde du spectromètre à particules alpha et rayons X.
À la différence des précédents rovers, équipés de
panneaux solaires, Curiosity est doté d’une batterie à énergie
nucléaire, en fait un générateur thermoélectrique à radio-isotopes
(RTG), qui lui permettra de mener ses expériences aussi bien de jour
que de nuit. Mais cet élément est devenu un point faible. En effet,
Curiosity devait être lancé en 2009 et ce RTG, en marche depuis cette
date, a donc fonctionné deux ans inutilement, perdant un peu de sa
puissance.
Avec
Curiosity, la Nasa vise le premier atterrissage de précision et sur un
terrain accidenté. À terme, les États-Unis souhaitent se doter d'un
système d'atterrissage d'évitement de dangers et capable de se poser à
l'intérieur de sites scientifiques à la fois prometteurs et difficiles à
atteindre. © Nasa/JPL
Atterrir sur Mars ne sera pas une mince affaire
Après un voyage de plusieurs mois, Curiosity
atterrira à l’intérieur du cratère Gale, en août 2012, pour déterminer
si la région a connu un jour des conditions favorables à l’apparition de la vie. Pour ce faire, la Nasa a mis au point une nouvelle technique d'atterrissage. Curiosity entrera dans l’atmosphère martienne à quelque 21.000 km/h, protégé par son bouclier thermique.
Trois minutes avant son atterrissage, il utilisera un parachute long de
50 m et de 16 m de diamètre. Cinq cents mètres avant le contact avec le
sol, des rétrofusées entreront en action puis la partie haute déposera
le rover sur la surface au bout d'un câble, à la manière d'une grue de
chantier.
Si ce système fonctionne, il devrait être généralisé sur les futures missions martiennes, dont ExoMars 2018.
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